Instrumentation
L’instrumentation est un corollaire à l’arrangement musical.
Cela consiste à adapter, le plus fidèlement possible, un arrangement à un instrument en tenant compte de ses difficultés et de ses impossibilités techniques.
Partir d’un bel arrangement
Certains morceaux de Jazz semblent avoir été conçus pour être des pièces de pur arrangement harmonique.
On n’écoute pas seulement une mélodie mais plutôt une succession d’accords qui progressent savamment de manière sophistiquée.
Le compositeur Neal Hefti, arrangeur du grand orchestre de Count Basie, nous offre un parfait exemple avec Li’l Darlin’ présenté sur le disque ‘The Atomic Mr Basie‘.
La partition
Score original Lil Darlin Neal Hefti.pdf
De prime abord, il y a de quoi être intimidé par une partition aussi savante :
- un accord sophistiqué habille pratiquement chaque note de la mélodie.
- l’harmonie sous-jacente n’apparaît pas facilement à la lecture des accords
- la structure n’est pas simple :
- une section 1 et 2 (chacune de 16 mesures)
- les chorus, après l’exposé du thème sur 32 mesures, s’effectuent sur les 16 mesures de la section 1
- un final composé
- des 12 premières mesures
- un renvoi au CODA avec une phrase de 4 mesures répétée 2 fois
- une conclusion sur 5 mesures avec un effet de retard par l’utilisation d’une série d’accords à la ‘Basie‘ (Ebm7 – Dm7 – Db Maj7 – Gm7/C)
- une section 1 et 2 (chacune de 16 mesures)
Démarche d’instrumentation
Simplification de la grille
En identifiant chaque note des accords proposés (y compris leur degré relatif) on finit par trouver les composants de l’harmonie de base.
C’est un travail préparatoire au solo, mais également essentiel pour proposer, en substitution, de nouveaux accords compatibles avec l’arrangement initial.
Travail d’instrumentation
La répétition des phrases de ce morceau permet de proposer différentes versions pour une même harmonie.
Le tempo original de 80 est réduit ici à 60 bpm pour une meilleure perception des accords.
En suivant l’arrangement proposé à l’orchestre de Count Basie, l’exemple sonore joue :
- les sections 1 et 2 en chord melody
- un chorus de 16 mesure sur la section 1
- avec un accompagnement swing dans l’esprit de Freddie Green
- le final en chord melody
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