Cycle de Dominantes
Prérequis : Connaître les Quartes
Pour aborder le jeu sur les accords du cycle de dominante, il est indispensable d’être capable d’énoncer instantanément la Quarte d’un accord à partir de sa Fondamentale (à 2,5 tons).
Cette connaissance ‘reflexe’ ne peut s’acquérir que par l’apprentissage par coeur de la séquence des notes suivantes :
B E A D G C F
Chaque note de cette séquence est la Quarte de la note précédente (ex: A est la Quarte de E).
Vous noterez que cette série de notes est également l’ordre des bémols sur la portée.
Pour couvrir les 12 demi-tons de l’ensemble des notes, la série est complétée par les notes en bémol
B E A D G C F Bb Eb Ab Db Gb
Cycle en Quartes
A partir de la succession des 12 demi-tons ordonnés en Quartes, il est facile de présenter les Tonalités sur un cadran d’horloge
En tournant dans le sens horaire, on suit la progression des notes avec un intervalle de Quarte (2,5 tons entre chaque note)
A contrario, en tournant dans le sens anti-horaire, la progression des notes s’établit avec un intervalle de Quinte (3,5 tons entre chaque note)
Cycle des Dominantes
Faisons maintenant figurer sous chaque Tonalité l’accord de Septième de Dominante correspondant à cette Tonalité :
Nota : la piste sonore démarre en E Maj sur l’accord de B7.
C’est l’accord harmonisé diatonique de 5ème degré dans la gamme Majeure (une Quinte au dessus de la Tonique de la Gamme)
Il est constitué
- de la Fondamentale donnant son nom à l’accord et qui est très attirée par la Tonique de sa Gamme de référence (mouvement de Quinte descendante)
- d’une Quinte (non essentielle – en renforcement de la Fondamentale)
- d’une Tierce Majeure, très consonante qui caractérise son statut d’accord Majeur.
- d’une Septième mineure (1 ton en dessous de l’Octave) très dissonante et qui elle aussi est attirée par la Tonique de la Gamme par un mouvement de demi-ton descendant.
L’intervalle de 3 tons entre la Tierce Majeure et la Septième mineure crée une instabilité sonore qui à tendance à aller vers un accord stable (l’accord parfait de 1er degré par exemple)
Les voix linéaires des notes cibles
Dans le Jazz classique, le cycle (court ou long) des accords de Dominante en Quartes est très fréquent.
On y retrouve une caractéristique présente dans la progression des accords diatoniques d’une gamme ordonnée en Quartes :
Accords diatoniques à C Majeur
- en s’alternant les Tierces et les Septièmes des accords forment deux voix linéaires descendantes qui traversent tous les accords
Accords de Dominantes en cycle de Quartes
- en s’alternant les Tierces et Septièmes des accords de Dominante suivent deux voix linéaires descendantes par demi-ton
Rappel des règles de résolution d’un accord de Dominante
1 – Les notes du Triton dans un accord de Dominante vont chercher la stabilité en allant vers la Tierce et la Fondamentale de l’accord de résolution.
2 – La Fondamentale de la Dominante est très attirée par la Tonique de la Gamme
Les 2 notes cibles qui établissent ensemble la résolution de la dissonance créée par un accord de Dominante sont :
- la Tierce Majeure d’un accord situé à 2,5 tons au dessus (Quarte) ou à 3,5 tons en dessous (Quinte)
- la Fondamentale de l’accord trouvé
Les différents types de l’accord de résolution
La résolution s’opère sur les notes de la Triade de l’accord de destination.
Elle sera d’autant plus forte que l’accord de destination ne contiendra pas, lui même, une note de dissonance.
Mais, même moins marquée, la résolution est aussi réalisée vers un autre accord de Dominante.
Progressions et mouvements par Quarte
A l’analyse des progressions suivantes, fréquemment rencontrées dans les standards de Jazz et le Blues, on constate que les Fondamentales se suivent dans un mouvement par Quartes.
Ce mouvement vers l’avant procure un sentiment d’arrivée ou de résolution sur chacun des accords traversés.
Exemples de progressions en Quartes
La relation I-IV
Le mouvement harmonique par Quarte juste (pour passer du I au IV ou moduler vers la tonalité de l’accord du IV) est un élément fondamental de la musique.
Lorsque l’on parle de la relation entre l’accord I et l’accord IV, ce n’est pas seulement du passage diatonique dans une même tonalité.
En tant qu’improvisateur, on rencontre également cette relation dans des morceaux qui commencent par l’harmonie du I et qui, au cours de la progression, modulent vers la tonalité de l’accord du IV.
Comprendre l’ensemble de la théorie qui sous-tend ce mouvement et cette relation d’accord, plutôt que de se contenter de mémoriser des accords individuels, permet de débloquer de nombreuses possibilités harmoniques et mélodiques.
Positionnement des Fondamentales en Quartes sur le manche de la guitare
Du fait de l’accordage en Quartes (sauf une corde), le passage d’un accord à un autre suit un schéma récurrent qu’il est facile d’adapter à sa position de jeu sur le manche.
Exemple d’un cycle des 12 demi-tons par la note C à la 8ème case sur la corde 6 :
Le jeu sur la relation I – IV
Pour pouvoir improviser des phrases musicales, on doit développer des techniques spécifiques pour naviguer dans ces progressions d’accords. L’objectif est d’en faire un discours mélodique, qui passe sans heurt d’un son à l’autre.
Compte tenu du grand nombre de cas, où l’on rencontre cette relation, il est indispensable de connaître plusieurs techniques pour jouer à ces endroits.
Les techniques les plus courantes sont présentées ci-après dans des articles spécifiques (suivre les liens)
- L’arpège de liaison linéaire {3 5 8 b7}
- Majeur vers mineur
- Techniques de la relation V7 vers I
- Elargissement du V7 par un ii – V7
- Technique du ii – V7 en utilisant le Majeur vers mineur
Il est important de se rappeler que la façon dont on aborde cette progression et les techniques à utiliser dépendent du contexte, de la mélodie du thème, de la longueur de la progression et de la qualité des accords I et IV.
Les articles du jeu sur la relation sont en cours de développement