Techniques main gauche

techniques main droite main gauche

Main gauche

De toutes les techniques d’effets effectuées par la main gauche à la guitare, il faut reconnaître que le Jazz traditionnel en utilise peu.

Sans opposer un style à d’autres, on peut supposer que l’expression par l’instrument est plus du domaine harmonique et que le jeu du soliste Jazz est une forme moins expressive.

Techniques sur une corde

Une des caractéristiques propres aux instruments frettés est qu’elle permet de manipuler le son après qu’une note est été frappée.

Tandis que la main gauche tient cette note vous avez le choix entre différentes techniques pour modifier et contrôler le son de la note, voire même d’utiliser cette dernière pour aller sur la note suivante.

Les techniques d’effets principalement utilisées sont au nombre de quatre :

  • le ‘hammer’ (marteau)
  • le ‘slide’ (glissement)
  • le ‘bend’ (torsion)
  • le ‘vibrato’ (mouvement vibratoire)

Les trois premières permettent de changer la hauteur d’une note sans avoir à heurter la corde à nouveau, alors que la quatrième est tellement particulière que la technique (et donc le son) devient propre à chacun.

Le Jazz utilise surtout les techniques de ‘hammer’ et de ‘slide’.

Les noms anglais et italiens sont gardés car ils sont reconnus en tant que tels par les musiciens.

Les techniques du ‘hammer’

Ces techniques consistent à faire résonner deux notes ou plus en ne frappant qu’une seule fois la corde.

Hammer-ons

La façon la plus simple de produire l’effet du ‘hammer-on’ est à partir d’une corde à vide.

Frappez, par exemple, la corde de ‘E aigu’ puis, sans la frapper de nouveau, posez fermement l’index de votre main gauche à la première frette. La note continue de sonner mais sa hauteur passe de la note E à la note F.

Répétez la même chose en posant votre majeur à la seconde frette pour passer de la note E à la note F#.

L’effet de ‘hammer-on’ dépend de deux choses :

  • la longueur du temps que vous laissez entre la frappe de la corde et le frettage de votre main gauche
  • la force et la vitesse de frettage lorsque vous posez votre doigt sur la corde vibrante.

L’effet de ‘hammer-on’ à n’importe quelle position est essentiellement le même procédé bien que limité à la portée de votre main gauche sur cette position.

En partant d’une note tenue par votre index et en ‘martelant’ chacun de vos doigts sur les frettes successives, il est possible de jouer 4 notes ascendantes avec seulement une frappe de la main droite.

Le signe dans la partition s’identifie par la lettre ‘H’ au dessus d’un signe de liaison des notes

Pull-offs

Cet effet est aussi appelé ‘hammer-off’ puisque c’est l’exact opposé du ‘hammer-on’.

Cette fois ci, on part d’une note frettée que l’on descend pour aller sur une note de corde à vide ou une note plus basse.

Le ‘pull-off’ requiert plus d’attention que le ‘hammer-on’ pour faire clairement entendre les notes.

On doit retirer le doigt gauche brusquement à un angle de 45 degrés environ pour que le bout du doigt pince pratiquement la corde et que cette dernière continue de vibrer.

Si vous retirez le doigt trop doucement ou avec un mauvais angle d’attaque, vous n’attraperez pas la corde et la seconde note ne sonnera pas correctement.

Faire un ‘pull-off’ d’une note frettée à une note de corde à vide est relativement facile puisque vous pouvez enlever la main entière.

Le ‘pull-off’ d’une note frettée vers une note plus basse demande un peu de pratique :

  • il y a moins de place pour le mouvement
  • et on risque de toucher plus facilement une autre corde

Le ‘pull-off’ doit s’effectuer avec suffisamment de force pour produire la nouvelle note avec la même intensité que la première.

Le ‘pull-off’ sur 4 frettes permet de faire entendre 4 notes descendantes avec une seule frappe de la main droite :

  • démarrez avec vos 4 doigts posés sur la corde
  • faire un ‘pull-off’ de chacun des doigts successivement
  • jusqu’à ce que votre index tienne la dernière note

Cet effet de 4 notes en ‘pull-off’ est fréquent et se doit d’être maîtrisé.

Le signe s’identifie dans la partition par la lettre ‘P’ au dessus d’un signe de liaison des notes

Trilles (Trills en anglais)

L’alternance rapide entre deux notes est appelée un ‘Trille’.

Le plus simple est de fretter la note la plus basse, de la jouer et de faire un ‘hammer-on’ rapide.

La régularité du mouvement de va et vient est primordial et la corde doit constamment sonner de façon claire.

Le signe s’identifie grâce aux lettres ‘tr‘ souvent suivi d’un signe ondulatoire   

A ne pas confondre avec le vibrato qui ne fait que répéter la note principale en un mouvement rapide et régulier.

Le mordant

Le mordant est constitué seulement de deux notes conjointes.

Il s’exécute très rapidement à la façon d’une appoggiature.

La première note du mordant est la même que la note principale, tandis que la seconde se situe au degré supérieur ou inférieur (à un ton ou un demi-ton de la première).

Le signe     correspond à un mordant avec note supérieure

 

Le signe       correspond à un mordant avec une note inférieure

 

Les techniques du ‘slide’

Slide de notes

Les ‘slides’ sont similaires aux ‘hammer-on’ et ‘pull-off’ puisque plusieurs notes sont entendues alors que la corde est frappée qu’une seule fois.

Toutefois, dans le ‘slide’, seules les premières et dernières sont entendues.

Un ‘slide’ est plus facile à réaliser sur une guitare que pour la plupart des autres instruments, voire pour certains impossible à effectuer.

Il participe grandement au jeu ‘legato’ si prisé par certains artistes.

La meilleure façon est d’utiliser le majeur ou l’annulaire de la main gauche (ce qui laisse l’index et le petit doigt disponibles dans chacune des directions à la fin du ‘slide’).

Slide depuis le grave ou l’aigu

D’une façon générale, le ‘slide’ ascendant est plus facile à réaliser que le ‘slide’ descendant.

Cela tient au fait que lorsqu’on fait glisser son doigt pour descendre la note le volume tend à décroître.

Aucune autre capacité que la  précision est nécessaire pour cet effet.

Il faut pouvoir s’arrêter au son exact de la note voulue, sans être trop court ou trop long.

Lorsqu’on glisse en descendant, vous avez besoin d’exercer une plus grande pression pour que la note sonne correctement.

La pression des doigts est la clé pour le ‘slide’.

Vous devez apprendre à relâcher la prise sur le manche de façon a ce que le doigt soit le seul point de contact pendant l’effet.

Lorsque votre doigt atteint la note visée, vous devez resserrer votre main (et principalement votre pouce). Cela agit comme un frein sur le mouvement de votre main si c’est réalisé juste avant de faire sonner la dernière note.

Votre main est alors dans une position stable et vous pouvez, si vous le désirez, finir le ‘slide’ par un ‘vibrato’ qui va aider à maintenir la note.

Le signe dans la partition pour un slide depuis le grave est    

 

Le signe dans la partition pour un slide depuis l’aigu est    

 

Slide vers le grave ou l’aigu

Le mouvement inverse du précédent peut également servir d’effet en partant d’une note tenue et en relâchant vers le grave ou l’aigu cette note pour obtenir un glissando plus ou moins prononcé.

Le signe dans la partition pour un slide vers le grave est   

 

Le signe dans la partition pour un slide vers l’aigu est   

Slide d’accord

En sa qualité d’instrument fretté, la guitare permet également le ‘slide’ d’accord entier en montant ou en descendant sur le manche.

Là encore, il est plus facile de réaliser un ‘slide’ montant que descendant.

C’est le même procédé que pour les notes seules, mais un plus grand contrôle est nécessaire pour garder les doigts gauches à la bonne place pour faire sonner l’accord.

Dans le Jazz, le ‘slide’ d’accord est d’amplitude limitée.

Les ‘slides’ avec des accords de neuvième sont très courants.

 

La technique du ‘bend’ (torsion de corde)

C’est une des techniques d’effet les plus basiques.

Elle est utilisée, à différents degrés, par la plupart des guitaristes.

Avec d’indéniables racines dans le Blues, elle est employée pour imiter le son du ‘bottleneck’ et du ‘pedal-steel’ et convient particulièrement bien aux inflexions de son style.

Toutefois dans le Jazz, son emploi est limité car les cordes à fort tirant et/ou filet plat ne favorisent pas leurs réalisation aisée. Les musiciens utilisent plutôt le ‘slide’ ou bien un ‘bend’ très léger (moins d’un demi-ton).

La technique mérite d’être connue puisqu’elle se retrouve dans les styles modernes du Jazz.

Le 3ème doigt

Pour débuter, l’utilisation de l’annulaire est recommandé pour appliquer une bonne torsion sur la corde.

L’effet de levier entre l’annulaire et le pouce délivre la pression nécessaire et spécialement si votre pouce s’accroche au bord du manche.

Vous devez fretter la corde au milieu du bout de votre doigt de façon à ce qu’il ne glisse pas ou qu’il soit trop près de votre ongle.

Sur la plupart des guitares les cordes 2 et 3 sont les plus faciles à tordre (corde B et corde G).

Bien que l’on puisse faire plier la corde dans les deux directions, il et plus aisé de pousser la corde (vers les cordes de basse) pour avoir un meilleur contrôle (quand vous tirez la corde, votre main entière est dans le mouvement, alors que si vous la poussez, seul votre doigt fait le travail).

Les deux choses importantes à contrôler sont la hauteur de note et le son.

Il est essentiel, quand on distent une corde, que l’on arrive à l’exacte hauteur de la note attendue (le ‘pitch’).

Plusieurs facteurs entrent en jeu pour atteindre le bon ‘pitch’ :

  • le tirant de la corde
  • la sensibilité (ou la douleur) ressentie au bout du doigt
  • l’usure de la corde
  • la qualité de votre oreille (entendre c’est reproduire)
  • La vitesse d’exécution

Une pratique régulière et une bonne écoute de vos musiciens préférés établissent assurément la relation entre pression exercée et qualité obtenue de la note.

En frappant ou touchant d’autres cordes avec le doigt quand on réalise la torsion peut produire un son non désiré.

Il y a différentes façons d’y remédier :

  • l’une est d’étouffer les autres cordes avec l’index ou le majeur sur les cases précédentes
  • l’autre consiste à pousser les cordes les plus proches avec le bout du doigt qui fait saillie en réalisant le ‘bend’.

‘Bends’ utilisant les autre doigts

A partir du moment où vous contrôlez une torsion jusqu’à 1 ton avec votre annulaire, il est temps d’apprendre à utiliser les autres doigts.

Et comme avec toutes les autres techniques de guitare, il faut devenir capable d’utiliser tous les doigts de façon égale (ce qui n’est toujours pas mon cas).

Avec le majeur vous ne devriez pas rencontrer de grandes difficultés à partir du moment ou vous avez ajusté votre main de façon à ce que le pouce fournisse le point d’appui pour un effet de levier suffisant.

Avec l’index, cela peut présenter plus de difficultés :

  • le point d’appui avec le pouce n’est pas effectif
  • les autre doigts ne peuvent pas servir à étouffer les cordes derrière la torsion
  • l’index est souvent nécessaire pour jouer les notes qui interviennent après le ‘bend’

Réservez le pour réaliser des ‘bends’ inférieurs au demi-ton.

Le petit-doigt est encore plus difficile à utiliser (à adapter en fonction de vos capacité digitales).

‘Bend’ en descendant

A l’inverse du ‘bend’ classique, le ‘bend’ en descendant n’est entendu que lorsqu’on relâche la tension de la corde.

Je ne me rappelle pas avoir entendu un tel effet dans la guitare Jazz que j’écoute.

Aussi, je ne me permets pas d’en parler.

‘Double-string bends’

Il est possible de courber deux cordes en même temps pour produire un effet légèrement discordant qui sonne néanmoins correctement dans le bon contexte de jeu.

La plupart des doubles ‘bends’ sont réalisés avec les cordes de G et de B (3ème et 2ème corde) avec les doigts sur la même frette (les notes sont à l’intervalle d’une Tierce Majeure l’une de l’autre).

Cette technique est citée pour mémoire et ne se rencontre pas souvent dans le jeu du Jazz traditionnel.

 

Technique de ‘vibrato’

Créer une note ‘ondulatoire’ est appelé ‘vibrato’.

On traite ici, du mouvement de la main gauche et pas de l’accessoire présent sur certaines guitares électriques.

Il s’agit d’effectuer sur une note un mouvement rapide et léger qui fait osciller  la hauteur du son.

Le ‘vibrato’ augmente la tenue de note et rajoute de l’expression et du sentiment à de simples mélodies ou aux lignes de solo.

Cette  technique peut être utilisée dans beaucoup de situations mais est particulièrement effective quand elle est combinée à d’autres effets.

Il y a plusieurs façons de réaliser un ‘vibrato’ et tout guitariste finit par développer une méthode qui lui est propre.

Toutefois, on peut citer les deux techniques de base.

Le ‘vibrato’ horizontal

C’est la méthode traditionnelle.

Toute la main gauche bouge horizontalement (parallèlement au manche de la guitare) en tenant la note ou l’accord.

C’est probablement plus facile si on relâche la pression du pouce, et plus, si on déplace le pouce du haut du manche vers son bord.

Le contact entre les doigts et la corde ne change pas réellement, mais l’effet de roulement d’avant en arrière produit une variation subtile qui crée le ‘vibrato’.

Le ‘vibrato’ vertical

La technique du ‘vibrato’ vertical est plus souvent utilisée sur une seule corde.

Très fréquent en guitare classique cet effet se retrouve beaucoup moins dans le Jazz.

Il s’agit de bouger le doigt tenant la note en un mouvement d’oscillation de bas en haut : mouvement rapide mais léger.

Illustrations sonores

Thème de la ‘Panthère Rose’

L’extrait de ce morceau très célèbre est tout à fait adapté à la pratique des effets suivants :

  • Slide d’accord (sur intro et outre)
  • ‘Hammer-on’ et ‘Pull-off’
  • Variation d’intensité pour un effet dynamique
  • ‘Vibrato’ horizontal
Blues en Bb – Effets, accents et dynamique

Blues Jazz présenté pour comparer la version sans effet avec celle comprenant :

  • Slide de notes
  • Mordant (ascendant et descendant)
  • Hammer-on et Pull-off
  • décalage rythmique
  • Accent

 

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