Analyse classique des accords


Des symboles inhabituels

De temps à autre, dans une analyse en degrés des accords d’une partition de Jazz, on rencontre de drôles de signes

tels que

Par similitude on reconnait le chiffre romain qui est associé au degré dans la gamme harmonisée de l’accord, mais que signifient les chiffre arabes disposés verticalement sur le côté ?

Forme classique d’analyse

C’est sous cette forme que les accords sont analysés en musique classique (pour ne pas dire en musique baroque).

Est-ce à dire que la notation Jazz dont nous avons l’habitude n’est pas suffisamment complète pour décrire la composition de certains accords ?

Peut-être !

Quand on a besoin de décrire la composition des accords dans une progression avec mouvement des basses, l’information du simple degré associé à la note de basse n’est pas toujours suffisante.

La notation classique fournit l’ordonnancement des notes de l’accord en plus du degré.

Alors dans ce cas, pourquoi ne pas utiliser toujours la notation classique à la place de la notation Jazz ?

Parce que l’information d’ordonnancement des notes est donnée en degrés à partir de la basse et non pas par rapport à la Fondamentale de l’accord.

Donc, l’information pour former l’accord n’est pertinente que si l’on connaît la note de basse.

Comprendre par l’exemple

Le pont (partie B) de ‘Georgia On My Mind‘ est un bon exemple.

La grille, en notation Jazz, peut être présentée comme cela :

Est-t-elle suffisante pour trouver le voicing suivant ?

La seule indication de la basse de l’accord ne permet pas de connaître le renversement d’accord qui assure la bonne conduite des voix.

En revanche, si la grille avait été présentée comme ça :

Vous aviez, ici, l’information pour trouver les bons accords.

Encore faut-il savoir le lire !

Lecture de la notation classique

Nota : Exemples pris dans la mesure 17

chiffre romain

Le chiffre romain se lit, à l’identique de la notation Jazz, comme le degré de l’accord dans sa gamme harmonisée.

Dm est l’accord de 6ème degré (vi) dans la gamme Majeure de F.

Gm7/D est l’accord de 2ème degré (ii) dans la gamme Majeure de F.

chiffre arabe

Chaque chiffre désigne le rang d’une note par rapport à la basse indiquée pour l’accord.

  • sans basse indiquée : l’accord s’étage en démarrant par la Fondamentale et l’ordonnancement des notes au dessus n’est pas mentionné.
    • en classique Tierce et Quinte sont sous entendues et aucun chiffre n’est reporté dans la colonne.
  • avec chiffre : l’ordonnancement des notes de l’accord est décrit de façon ascendante en précisant le rang des notes par rapport à la basse (à défaut de mention expresse dans le nom de l’accord, la note la plus basse de l’accord mentionné sur la partition)
    • on peut indiquer autant de notes différentes que nécessaire (on les empile dans la colonne)
    • les notes en doublons ne sont pas reportées
    • il est fréquent de ne pas indiquer la note de rang 3.
    • si les chiffres ne se suivent pas dans l’ordre croissant, c’est que l’accord réclame une disposition spéciale voulue par le compositeur.

Dans mon explication je fais bien attention à ne pas utiliser le nom de l’intervalle (Tierce pour 3, Sixte pour 6, etc.) pour éviter toute confusion par rapport à l’intervalle habituel avec la Fondamentale de l’accord.

Dm : la basse n’est pas indiquée.

  • l’accord démarre par sa Fondamentale (note D)
  • il doit contenir les notes de rang 3 et 5 en sa qualité d’accord parfait

Gm7/D : la note D est indiquée comme basse de l’accord

  • Il démarre sur sa Quinte (2ème renversement)
  • à partir de la note D les notes de rang 3 et 6 doivent être présentes

C’est une tournure d’esprit que l’on ne rencontre pas très souvent en Jazz.

Prenez le temps d’en faire l’exercice sur les autres accords, pour ne plus avoir de déconvenue quand vous rencontrerez ce type d’analyse.

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