Emploi des accords de Septième en contexte Majeur

Une question d’analyse

Après avoir déterminé la Tonalité du morceau, on commence habituellement son analyse par le repérage des accords de Septième.

La grande majorité d’entre eux sont chiffrés V7 et/ou s’inscrivent dans des cadences en satisfaisant aux règles de ‘tension-résolution’.

Le traitement du V7 est convenu et fait l’objet d’abondantes publications.

Mais comment appréhender, un accord de Septième qui n’est pas le degré V7 et quelles gammes ou modes jouer sur celui-ci.

La démarche

Dans une grille harmonique, un accord de Septième établit toujours une relation avec les autres accords :

il peut être amené par l’accord précédent ou s’apprécier par rapport à la Tonalité
il peut servir à annoncer l’accord suivant
il peut être une cassure

C’est en étudiant son positionnement en terme de degré et son rattachement harmonique que l’on peut déterminer le choix de ses extensions et des modes correspondants.

Lorsqu’il résout, l’accord de Septième , pour jouer dans l’harmonie va chercher ses extensions dans la gamme de référence de l’accord de destination.

On a ainsi le maximum de notes compatibles :

les notes de l’arpège de l’accord de Septième
plus les notes restantes de la gamme d’arrivée

S’il ne résout pas

on va chercher les notes restantes à l’accord de Septième dans la gamme de la Tonalité générale
ou bien, dans le cas de Substitution Tritonique on utilise le mode altéré de l’accord de Septième qui a fait l’objet d’une substitution.

Les différentes situations d’emploi de l’accord de Septième

* Accord de dominante

En général, un accord de Septième à vocation à résoudre sur un accord placé après lui dans un mouvement de Quinte descendante ou de 1/2 ton.

Accessoirement, il entre dans le cadre d’une cadence trompeuse et trouve sa conclusion sur le degré III, sur le VI ou sur un autre accord.

* Substitution Tritonique

Deux accords de dominante, qui partagent le même Triton, peuvent s’échanger dans une progression harmonique.

La résolution de la dominante substitut est plus subtile du fait que chaque note ne bouge que d’un 1/2 ton pour résoudre.

* Dominante secondaire

L’introduction d’un accord de Dominante non diatonique à la Tonalité est une manière de faire ressortir l’accord diatonique qui suit à condition qu’il soit situé une Quinte en dessous de lui.

Cette règle est valable quelque soit l’accord diatonique de résolution.

exemple avec C7

C’est le mouvement de Quinte de la basse qui est important pour cette résolution.

* Substitut de la Dominante secondaire

C’est l’accord de dominante qui partage le même Triton qu’une Dominante Secondaire et qui peut remplacer cette dernière dans une progression.

* Fonction spéciale

Mais quelques fois on trouve des accords de Septième qui n’appellent pas une résolution habituelle, voire pas de résolution du tout.

Sans cette fonction, ils ont une fonction spéciale.

* Accord isolé sans résolution

Un accord de Septième qui est chiffré par rapport à la Tonalité sans relation directe avec les autres accords proches.

La substitution des accords de dominante

La substitution d’accord est un multiplicateur de solutions pour traiter une même contingence harmonique.

Je vous renvoie à un article précédemment publié : Carré harmonique des ii V7 en Majeur.

Catalogue d’usage des accords de Septième

Pour éviter de partir dans des discussions théoriques trop éloignées de nos préoccupations pratiques, j’ai inventorié à partir des livres du ‘Jazz standards progressions book’ par mDecks Music, un catalogue de progressions avec les différentes situations d’emploi des accords de Septième.

Par mesure de simplification les progressions relevées sont transcrites dans la Tonalité de C (la flèche indique une résolution).

Seule la synthèse figure sur cet article générique.

L’analyse détaillée est présentée dans les articles subordonnés (suivre les liens en cliquant sur la progression)

Je précise que les gammes et modes présentés ci-après sont déterminés pour jouer ‘dans l’harmonie’.

Lors d’un solo, l’improvisateur peut choisir d’autres modes pour faire entendre ses propres couleurs (dans bien des cas la gamme altérée peut également être choisie).